Emmanuel Laurentin : un journaliste d’histoire
Emmanuel Laurentin quitte le micro de « La Fabrique de l’histoire » après 20 ans d’émission pour animer, à la rentrée, un débat sur l’actualité à l’heure du « Grain à moudre », de 18h20 à 19h. Quant à l’histoire, elle va continuer chaque jour de 9h à 10h, avec une autre équipe. Le producteur revient ici sur cette longue aventure radiophonique qui l’aura notamment amené à penser la question du témoignage oral : un enjeu particulièrement important et délicat d’après lui, pour les historiens formés à l’université française dans les années 1980, peu habitués à être confrontés à des témoignages qui chamboulent. Et ce, qu’il s’agisse d’un bouleversement intellectuel, remettant en cause les connaissances théoriques et bibliographiques, ou d’un bouleversement émotionnel :
« Quand on fait de l’histoire orale, il n’y a pas que des faits à établir, il faut aussi réfléchir à la façon dont ils ont cheminé jusqu’à nous, dont ils sont parvenus jusqu’à notre oreille, via la bouche des témoins, trente, cinquante… quatre-vingt ans plus tard ! Cela fait partie des moments de tremblement qui nous interrogent sur la façon dont on écrit l’histoire par le son, la parole, la radio. »
Emmanuel Laurentin se remémore ici cinq frissons venus bouleverser son regard et son approche d’historien. Des frissons qui transcendent l’émotion, pour s’apparenter à des leçons d’histoire et d’humanité. Et des tremblements qu’il a vécus comme autant d’invitations à se décentrer de ses conditionnements intellectuels et culturels, pour mieux se connecter à une histoire humaine et universelle.
Source : https://www.franceculture.fr/histoire/emmanuel-laurentin-stupeurs-et-tremblements-dun-journaliste-dhistoire